Quelques grammes de légèreté et de grâce, présence du peu. Observer un oiseau c’est lever les yeux.
Vient le souvenir des oiseaux tombés du ciel après la bombe d'Hiroshima.
Je commence par l’œil, il me regarde, c’est lui qui me dicte la suite.
Geste, écriture dans l’aquarelle travaillée à plat, les formes se répètent, s’enlacent, se trouvent et s’enchaînent. L’oiseau se métamorphose, il ne croit pas à sa solitude, le pli d’une aile fait naitre l’Autre, un bec courbé trace déjà la figure suivante.
Sorte de calligraphie de l’infini.
Retour à la peinture à l’huile. Il y a comme une libération, c’est le médium des profondeurs.
Surgir du noir, du néant et peindre l’ombre et la lumière, c’est suffisant.
Tracé du dessin à même les doigts, besoin d’être au plus près.
Oiseaux « passeurs d’âmes », Phoenix. Je cherche la résurrection ?
Trois semaines avec eux tous les jours, ils naissent parfois dans des parades amoureuses et disparaissent dans l’effacement du geste, ne conserver que leur présence, leur passage. Dans les trois dernières toiles, presque fantômes, je sais que j’en ai fini avec cette série.
septembre 2017